Le Talisman est une peinture réalisée par Paul Sérusier à Pont-Aven sous la dictée de Paul Gauguin en automne 1888 au coeur du Bois d’amour. Cet échange entre les deux peintres est intitulée « La leçon de peinture au Bois d’Amour ».
Cette peinture est une ébauche de la nature, elle marque le début de la philosophie de l’abstrait et du mouvement synthétisme.
A deux pas du centre-ville, bosquet en bordure de l’Aven, le Bois d’Amour est l’un des plus charmants endroits de Pont-Aven. Son histoire est liée à celle de la cité, en particulier grâce aux peintres, qui avaient choisi cette promenade en bordure de rivière comme motif. Lieu sacré, chargé de symboles, il est entré dans l’histoire en septembre 1888 quand Sérusier y a peint le Talisman.
Dans le bois d’Amour, l’emplacement où a eu lieu la leçon de peinture est marqué d’un panneau d’interprétation.
le clapotis de l’eau, les lumières, les reflets… on comprend pourquoi les peintres se sentaient inspirés !
Dans le bois d’amour, Gauguin demanda à Sérusier ses premières impressions :
« Comment voyez-vous cet arbre ; il est vert?
Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette.
Et ceux-ci, ils sont jaunes… eh bien, mettez du jaune. Et cette ombre, plutôt bleue? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible. Ces feuilles sont rouges? Mettez du vermillon. »
Ce que Gauguin disait à son élève, c’était de ne pas peindre exactement ce qu’il voyait, mais ce qu’il ressentait devant la scène qui s’offrait à ses yeux.
S’il était touché par l’effet des feuilles jaunes, alors il devait les peindre avec du jaune seulement, sans ajout de vert, de marron, de gris ou autres mélanges de couleur qui auraient certes restitué l’aspect réel, mais affadi l’impression initiale.
Les feuilles mortes et les fougères jonchant le sol étaient sans nul doute d’une teinte rouille plus atténuée que le rouge vif utilisé, mais cette couleur franche traduit le sentiment immédiat du peintre.
Paul Sérusier réalise un petit paysage d’automne se reflétant dans la rivière. Ce fut une véritable leçon sur les couleurs que Gauguin donna à Sérusier.
Longtemps il a été dit que l’œuvre avait été réalisée sur le couvercle d’une boîte à cigare ou d’une boîte à couleur et c’est faux. La preuve : il n’y a pas de trous pas d’emplacement de vis, il s’agit en fait de planche de bois spéciale pour la peinture, les artistes transportaient ces planches pour travailler à l’extérieur, plus pratique que les toiles sur chassis, on faisait le croquis à l’extérieur et on faisait la toile à l’atelier. Il existe plusieurs tailles de ces planches, celle-ci est une 3 figures. Ses dimensions = 27 cm X 21.5 cm (la taille d’1 feuille A4 environ).
Les artistes venaient en Bretagne avec ces planches et faisaient leurs toiles à Paris.
De retour à Paris, Sérusier montre à ses amis de l’académie Julian ce paysage du bois d’amour, le nom de Gauguin était révélé. Il n’avait pas donné de nom à cette œuvre.
Les artistes de l’académie décident de créer leur groupe et choisissent de s’appeler : les Nabis.
Ce sont les Nabis qui appelent le tableau LE TALISMAN (vers 1891), ils lui donnent ce nom car c’est leur inspiration.
Le mouvement Nabis a débuté en 1888 et jusqu’en 1900.