« Le Christ Jaune » et « Autoportrait au Christ Jaune » sont deux œuvres du symbolisme inspirées par la sculpture du Christ se trouvant dans la chapelle de Trémalo à Pont-Aven. Ces deux tableaux sont une véritable explosion de couleurs et traduisent parfaitement le génie de Paul Gauguin.
A l’intérieur de la chapelle de Trémalo se trouve un christ en bois polychrome du XVIIème ayant inspiré Paul Gauguin pour son œuvre « le Christ jaune » en 1889. Ce tableau, une huile sur toile de 73.4 x 92.1 cm, est exposé au Musée Albright, Knox Art Gallery.
Paul Gauguin sort le Christ de son sanctuaire et le peint dans la campagne. En arrière-plan, la colline Sainte Marguerite ; la scène se déroule probablement en automne comme en témoignent les feuillages rougeoyants des arbres. Les femmes en prière ont sans doute été observées à la sortie de l’office célébré à l’occasion du pardon.
Même si on reconnaît le Christ de la chapelle, Paul Gauguin le modifie volontairement. D’un Christ en croix qui souffre et agonise dans la nef de la chapelle, il peint un Christ reposé, détendu au milieu des fidèles en prière. Une fois encore, Paul Gauguin jongle avec le réel et l’imaginaire. Et on retrouve une leçon de couleur, pour lui la couleur qui domine est le jaune, il prend donc le plus beau jaune de sa palette.
Avant son premier départ pour l’Océanie, Paul Gauguin a représenté le Christ jaune dans une autre toile : l’autoportrait au Christ jaune. Il représente d’ailleurs un triple autoportrait : l’homme dans son enveloppe charnelle. A droite, un autoportrait sous forme d’une poterie symbolisant l’Indien, le sauvage, représentant son passé, ses racines péruviennes. A gauche, le Christ jaune, dont la tête est inversée par l’effet du miroir.
Plaqué sur le crépi blanc, entre deux arcades. Il est là. C’est d’abord lui que l’on voit quand on entre dans la chapelle de Trémalo. Je n’en ai jamais vu de plus beau, ni à Rome, ni à Florence, nulle part. Le visage est d’une douceur infinie, la verte couronne d’épines accentue la pâleur de ses traits. Les bras sont raides, les jambes sont raides, la poitrine est striée sous l’effort d’un halètement, d’une suffocation ultime.
C’est le Christ Jaune, celui-là même que reproduisit Paul Gauguin dans une toile célèbre, en plein champ, entre trois paysannes agenouillées, orantes en coiffe et tablier.
La chapelle se trouve à 1,2km du centre ville de Pont-Aven