Le costume de Pont-Aven est considéré comme un des plus seyants de Bretagne. Sa coiffe est connue dans le monde entier grâce au peintre Paul Gauguin et aux artistes de l’Ecole de Pont-Aven. Le costume de cérémonie a la particularité d’être très coloré, d’avoir une collerette plissée très ample et une coiffe aux anses de dentelles.
Le costume de cérémonie des femmes de Pont-Aven consiste en une longue tenue aux larges manches constituée d’un gilet, d’un corselet, d’une jupe et d’un tablier coloré. Selon les époques, le velours a pu être agrémenté de galons et de chenilles de couleurs ou brodé de motifs floraux aux fils multicolores ou perlés. Une collerette plissée très ample et une coiffe aux anses de dentelles d’où jaillissent des rubans de soie complètent la tenue.
Le costume des hommes est également rehaussé de broderies aux couleurs vives.~
Le costume traditionnel féminin pouvait varier selon l’âge et la condition sociale de sa propriétaire, la mode du temps mais aussi les crises économiques…Son plus spectaculaire élément est sans nul doute la célèbre coiffe de dentelle.
Elle se compose de deux éléments :
La petite coiffe (koef vihan) : il s’agit d’un bonnet cylindrique, une toque cerclée d’un ruban, directement posée sur les cheveux. Elle se porte seule ou recouverte par la grande coiffe.
La grande coiffe (koef vras) : coiffe de sortie ou de cérémonie, elle vient s’emboîter sur la petite coiffe. Ses deux grandes ailes sont relevées et pliées sur le devant sauf en cas de deuil.
La forme des coiffes a pu varier avec le temps, toutefois, ces deux éléments demeurent une constante.~
Avant de devenir vêtement de fête, la coiffe a un rôle fonctionnel : assurer protection et confort. Les tissus, de fabrication locale, sont plutôt grossiers et lourds (chanvre, lin).
L’arrivée des dentelles délicates, des tulles, des satins apportent de plus en plus de sophistication à la coiffe. Les changements de mode de vie, l’urbanisation, les influences extérieures viennent modifier certains éléments du costume.
Certaines bretonnes audacieuses osent la nouveauté : épingler les ailes plus ou moins ouvertes, élargir un ruban, rajouter des broderies, adopter la coiffure parisienne… Si l’initiative plait au groupe elle est alors imitée et le costume évolue.
Le costume est un lien entre les membres d’un groupe et assure son prestige. Il faut donc rivaliser d’élégance avec les autres « pays »! De moins en moins sobre et rustique, la coiffe se fait plus précieuse, plus fragile. Réservée aux grandes occasions, elle devient parure de fête.~
La coiffe de Pont-Aven n’a plus évolué depuis les années 1950 car elle n’est plus portée au quotidien. Hier expression de l’esthétique d’un groupe, elle est aujourd’hui un élément folklorique de notre patrimoine.
Son élégance gracieuse n’est plus à vanter, mais au-delà du charme des dentelles et des rubans, il est toujours émouvant d’évoquer l’ingéniosité et le savoir-faire de femmes anonymes qui, de génération en génération ont su créer, confectionner et léguer ce bel héritage.
On peut admirer ce splendide costume lors de nombreuses fêtes folkloriques estivales, et tout particulièrement pendant la Fête des Fleurs d’Ajonc.~