A Pont-Aven, bien avant les peintres, ce sont les moulins et leur étonnante concentration qui ont fait la réputation de la ville. Pas moins de 14 moulins se succédaient sur seulement deux kilomètres le long de l’Aven. Aujourd’hui des plaques commémoratives marquent chacun de leur emplacement et permettent de découvrir les déversoirs, biefs et chaussées de ceux qui ont aujourd’hui disparu.
Une des particularités de Pont-Aven était l’accumulation de moulins dans un espace restreint. Si bien qu’on a surnommé la ville « Bro goz ar milinou » ce qui signifie le vieux pays des moulins. En amont et en aval du pont principal s’échelonnaient une quinzaine de moulins.
Descendant des Montagnes Noires, l’Aven voit sa course ralentie par d’énormes blocs de granit formant des barrages naturels. Profitant de cette situation idéale, de nombreux moulins se sont installés et ont travaillé à plein régime jusqu’au début du XXème siècle – le dernier a fermé en 1925. Les ouvrages de pierre et aménagements ingénieux du cours de l’Aven composés de biefs, chaussées, déversoirs… sont un ensemble hydraulique sans doute unique en Bretagne.
Des panneaux en bois installés en ville au bord de l’Aven rappellent l’emplacement de chaque moulin dont l’histoire est citée ci-dessous.
« Pont-Aven, ville de renom, 14 moulins, 15 maisons »
Aussi nommé Meil Coat Du, le « Moulin du bois noir » date de 1724 comme indiqué sur le linteau de la porte. Il dépendait du Seigneur du Haut Bois. Son activité a cessé en 1951. En 1959, son nouveau propriétaire y avait installé une turbine qui lui permit d’obtenir du courant électrique.
Il tient son nom du Manoir du Plessis, propriété de la famille Villemarqué également propriétaire du Bois d’Amour et de la Chapelle de Trémalo. Situé au lieu-dit de Mainguinis, il en reste aujourd’hui un canal de dérivation qui alimentait une turbine.
Situé à l’entrée du bois d’Amour, son activité a cessé en 1900. De 1899 à 1950, la ville a été éclairée grâce à une usine électrique construite sur le site.
Plus connu sous le nom de son ancien propriétaire, le Moulin David fut immortalisé par Gauguin en 1894. Il se situe sous le viaduc de l’ancienne voie de chemin de fer.
En premier lieu, ce fut un moulin à papier puis un moulin à grain. Il a également été peint par Daucho en 1943, œuvre actuellement exposée au Musée de Pont-Aven.
Il se trouve sur la rive gauche de l’Aven et recevait également l’eau d’un affluent, le Saint-Eloi, canalisé jusqu’au Poche Menu.
Il se situe sur la rive gauche de l’Aven. En breton poul se traduit par « trou » et Guin « tumulte », nommé ainsi de par sa proximité des chaos de L’Aven.
En 1888, Paul Gauguin y réalisa « Les Dindons ».
Il tient son nom du ruisseau qui se jette dans l’Aven à cet endroit : le Penanroz. Appartenant à l’abbaye Saint Maurice, il fut acquis en 1791 par Yves Lollichon. Cette famille exploite toujours la minoterie de cinq étages qui fut transformée en 1928. Depuis la révolution, les Dérout, descendants directs de cette grande famille de meunier perpétuent la tradition.
La farine produite est vendue aux boulangeries de la région ainsi qu’en vente directe, sur place, pour les particuliers.
Il se trouvait en face du médaillon de Xavier Grall. On peut encore deviner l’emplacement de l’axe de la roue.
Entre 1874 et 1875, le moulin a servi de chapelle pendant la construction de l’église. Les messes se déroulaient dans un atelier et dans une cour attenante. Une des cloches fut suspendue à un figuier.
Du breton « la mare aux canards », il s’agit dorénavant une agence bancaire. Au début du XXème siècle il fut transformé par ses propriétaires en minoterie qui fonctionna à marée basse à l’aide de sa roue hydraulique et d’une machine à vapeur.
Il date du XVème siècle et comme beaucoup dépendait d’un château, celui du marquis de Rosmadec. Son activité a cessé en 1925. Il est encore possible de voir les deux meules qui se trouvent à l’intérieur de la salle de restaurant.
Il fut la propriété du Seigneur du Hénan à Névez. On le connait également sous le nom de « moulin à eau du Hénan » s’opposant au moulin à marée qui se trouve près du château à Névez.
Les sculptures aux extrémités du toit peuvent surprendre, elles proviendraient du Château de Rustéphan qui était en ruine avant la révolution.
Il tient son nom du breton ty pour « maison » et Meur pour « grande » ou de la colline St Guénolé qui le domine. En 1900, trois meules actionnaient trois roues.
On le retrouve sur l’œuvre « Les lavandières » de Gauguin, réalisé en 1888.
Du breton Poul pour « trou » et gwin pour « vin » (car le vin débarqué du port fut entreposé là) ou Guin « tumulte » (car il est situé sur un chaos)
C’est désormais un restaurant où l’on peut admirer l’une des meules, les deux roues et vannes.
Il fut le décor du célèbre film « Les galettes de Pont-Aven ».